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Recruter le (ou la) bon•ne Designer : 3 conseils pour faire le tri et trouver le bon profil.
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Il y a deux expressions que j'adore, et que je toruve particulièrement pertinentes lorsqu'on recrute quelqu'un.
- La première (qui est plutôt un constat) :
Des Designers, il y en a à la pelle. Des bon•nes, c'est une autre histoire.
- La seconde expression (qui est plus un slogan) :
«c'est ceux qui en parlent le plus qui en mangent le moins».
Ces deux expressions résument à elles seules ma vision du recrutement d'un profil Designer : lorsque l'annonce va sortir, il va y avoir du monde. Beaucoup de monde car le marché est tendu. Et tout le monde va vouloir se vendre. Et se vendre, et se vendre. Mais ce n'est pas celui ou celle qui parle le plus de Design qui sera forcément le meilleur match.
Mais alors, comment trouver la perle dans cet océan de candidats ?
Voici 3 pistes (personnelles et subjectives) sur lesquelles réfléchir lors de votre prochaine recherche de la perle rare.
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1. Ne pas s'arrêter au portfolio
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Un portfolio de Designer qui gagne un Awwwards n'est en aucun cas la garantie d'un profil qui va faire le job comme il faut. Une présentation de projets avec des animations dans tous les sens n'est en aucun cas la garantie que le Designer va pouvoir s'emparer de votre sujet, de vos problématiques, et va pouvoir avancer avec vous. Il faut couper cette course au bling-bling visuel, et chercher à comprendre le fond du travail d'un Designer.
Pour compléter, je dirais qu'une présentation de projets sans aucune description m'inquiète toujours. Pas de contexte, de liste des problématiques ou d'explication du plan d'action ? Comment je suis censé comprendre ce que j'ai sous les yeux ? Comment je suis censé me projetter sur la manière dont ce profil peut contribuer à la résolution de mes problèmes ? Avec des simples jolies images intégrées dans un template ? Pas sûr.
Alors bien évidemment, je ne dis pas que les portfolios ne servent à rien. Mais il faut surtout éviter de juger un livre (le Designer) uniquement à sa couverture (le portfolio, hein), et creuser les projets pour comprendre comme la personne analyse, pense, planifie, et exécute.
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Il faut redonner au portfolio sa place : c'est un outil de candidature, pas une démonstration de "qui fait fait des pixels qui bougent le plus."
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2. Savoir ce dont on a besoin, et le communiquer clairement
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Lors de mon premier recrutement de Designer, je voulais trouver mon bras droit. Un profil qui pensait un peu comme moi, pour m'aider à réaliser la vision que je pouvais avoir sur un projet. La définition des tâches manquait de structure du coup, étant donné qu'on était sur un format "petite agence".
Heureusement, je suis tombé sur Thomas, un Designer junior qui avait envie d'avancer. Thomas ne pensait pas comme moi, mais c'était tant mieux : il avait su nous envoyer sur des terrains visuels que je n'aurais pas exploré, et qui après échanges et affinages ont fait mouche chez les clients. Un vrai recrutement réussi.
Mais au bout d'un moment, les choses ont commencé à s'érroder. Mon collaborateur faisait un peu de tout : de la DA à l'UI, en passant par des posts Instagram, du montage vidéo ou de l'exploration graphique. Les rapports se sont bien sûr tendus, étant donné que lui n'avait pas vraiment de cap, et que moi je n'avais pas l'autonomie que je souhaitais qu'il ait (sans avoir de cap… haha j'étais drôle à l'époque).
Aujourd'hui, j'aborde les recrutement différement, avec une trame à 4 niveaux basée sur ce dont j'ai besoin, et non pas sur ce dont j'ai envie :
- Compétences principales : (exemples) UI Design, Prototyping, analyse de problème et cheminement d'idée de solutions
- Compétences secondaires : (exemples) Visual Design, quelques compétences en motion
- Etat d'esprit : (exemples) Autonomie pour proposer des choses, Autonomie pour demander de l'aide
- Sujets pas sur la table : (exemples) Management, User Research
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La première étape pour trouver le(la) bon•ne Designer, c'est de faire le point sur ce dont on a besoin. Même le mouton à 5 pattes a besoin d'une colonne vertébrale pour avancer ;)
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3. Les softs skills clé du Designer
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À mon sens, Designer (observer-analyser-produire) est la fonction de base d'un Designer. Ce job et sa pratique évoluent, et les Designers devraient évoluer également. Faire des prototypes Figma ou bosser avec des composants ne devraient pas être exceptionnel : ça devrait être le package par défaut (un mécano se met lui aussi à jour sur les nouvelles générations de moteurs qu'il/elle entretien).
Ce qui fait la différence, ce n'est pas l'outil ou le job, c'est comment il est fait. Je préfère travailler avec quelqu'un de techniquement moyen avec un état d'esprit ouvert et prêt à grandir, qu'avec une rockstar de la production bloquée à l'idée de faire évoluer sa manière de penser.
Ma sélection de soft-skills incontournables pour un•e bon Designer :
- Écouter et reformuler un problème utilisateur ou business
- Expliquer sa démarche dans la résolution du problème
- Écouter et intégrer les problématiques "non Design" à sa réflexion (tech, business)
- Poser des questions
- Identifier ses zones de magie et ses zones d'ombre
- Capacité à s'engager et à respecter ses engagements ("je te livre ça à ce moment"… et c'est fait)
- Capacité à réflechir sur la manière dont ses points forts peuvent servir l'équipe (et les faibles, la déservir)
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En conclusion, je vous dirais :
- Ne misez pas tout sur un profil parce que son portfolio est joli, animé, et qu'il a gagné un Awwwards : couverture ≠ contenu du livre.
- Définissez un cadre précis à la mission du Designer, en 4 niveaux : compétences principales, compétences secondaires ; état d'esprit ; sujets "off the table".
- Designer avec les outils du jour, c'est la base du métier, pas une exception. Au delà du package de base de tout Designer, analysez les soft skills qui permettront au profil de faire plus que des jolis pixels !
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Vous êtes en train de recruter un•e Designer et vous avez du mal à évaluer les différents profils ? Un simple retour de mail et nous pouvons en parler !
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